Un film de JEROME POLIDOR et VINCENT GAILLARD
(2006 France, 54 mn)
« La double face de la monnaie » se propose de démystifier notre perception de l’argent et de la richesse. Des économistes, des philosophes et des sociologues y expliquent comment cet outil créé pour favoriser les échanges commerciaux est devenu un moyen de domination, voire une drogue dont on craint sans cesse de manquer.
Les systèmes d’échanges locaux à base de monnaies locales en sont un contre-point efficace. La monnaie redevient un outil au service des citoyens. Elle peut soutenir l’économie locale comme le Chiemgauer bavarois, redonne du lien social à des retraités ou à des prisonniers ou permet de faire des économies.
Présentation
L’argent est une drogue… Nous devons suivre une cure de désintoxication… (Michael Linton)
Sur un ton ludique et pédagogique, « La double face de la monnaie » nous propose de démystifier l’argent et de reconsidérer notre perception de la richesse. Il donne la parole à des hommes et des femmes qui n’ont pas la visibilité médiatique de leurs homologues libéraux : le philosophe Patrick Viveret, l’économiste belge Bernard Lietaer, le président du Conseil scientifique d’Attac Dominique Plihon, la sociologue argentine Héloïsa Primavera, le canadien Michael Linton, inventeur des systèmes d’échange locaux… Et il interroge les utopies concrètes que sont les monnaies complémentaires et les systèmes d’échange locaux.
L’argent est devenu la valeur centrale de nos sociétés. Comme une drogue, les individus, toujours à sa recherche, craignent d’en manquer. Beaucoup sont prêts à faire n’importe quoi pour s’en procurer. La monnaie n’est pourtant pas naturelle, c’est une création humaine sensée favoriser l’échange et la création de richesse. Économistes, philosophes et sociologues nous expliquent que son émission, sa circulation, sa distribution en font un outil de domination et d’asservissement d’une partie de plus en plus grande de l’humanité, au profit d’un nombre de plus en plus réduit d’individus.
Depuis la fin des années 90, des systèmes d’échanges complémentaires sont mis en place par des citoyens un peu partout dans le monde. Les participants à ces systèmes ont diverses motivations. Si les commerçants bavarois veulent soutenir l’économie de leur région grâce au Chiemgauer, les retraités anglais retrouvent dans la banque du temps le lien social que les mécanismes de la société de marché ont brisé. Pour une chômeuse parisienne, le SEL est un moyen de faire des économies, « parce que lorsqu’on est au chômage, il faut bien se débrouiller ». La monnaie redevient ainsi un outil social, au service de l’homme.
C’est à une réflexion stimulante sur la double face de la monnaie que nous invite le film, qui mêle expériences concrètes, analyses d’économistes et animations.