Cette lutte est emblématique de la volonté de défendre les terres agricoles et de s’engager sur d’autres modes de vie (production, consommation, transport...).
Le projet de construire un nouvel aéroport à proximité de Nantes, à Notre-Dame-des-Landes, a été conçu dans les années 60-70. Pendant 20 ans, le Conseil Général acquiert des terres sur la zone concernée. Le projet entre en léthargie dans les années 80. Il réapparaît en 2000 mais il s’avère complétement superflu et dépassé.
1/ Il est incompatible avec les préconisations du Grenelle de l’Environnement et en particulier avec sa loi n°1 : lutter contre la régression des surfaces agricoles et naturelles, contre l’étalement urbain, assurer une gestion économe des ressources et de l’espace. Et une construction labellisée Haute Qualité Environnementale n’y changera rien !
2/ Un nouvel aéroport n’est pas justifié sur le plan du trafic aérien. L’actuelle aérogare Nantes-Altlantique n’a aucun problème de saturation, contrairement aux prévisions initiales : il ne fonctionne qu’au tiers de sa capacité au niveau du nombre d’avions qui l’utilisent. La tendance est même à la diminution, les avions étant actuellement mieux remplis. Le trafic actuel est de 2,8 millions de passagers, pour une capacité de 4 millions de passagers pouvant être agrandie au delà.
3/ Le contexte environnemental, économique et géopolitique actuel n’est plus favorable au développement du transport aérien. Air France développe d’ailleurs l’utilisation du transport ferroviaire pour acheminer les passagers à moins de 3 heures d’un HUB (Londres, Francfort, Paris...).
4/ Alors qu’il existe une forte demande d’une agriculture de proximité, 2000 ha de terres agricoles seraient détruites et 82 exploitations agricoles seraient touchées par ce projet. Une cinquantaine d’entre elles devraient disparaître : les terres pour leur réinstallation n’ont pas encore été trouvées. Une centaine d’emplois agricoles seraient ainsi perdus et plusieurs centaines indirectement. Par ailleurs, ce serait la fin d’une zone de biodiversité exceptionnelle dans la région.
5/ Le projet est complétement surdimensionné tandis que son coût a été visiblement sous-estimé. Un tel projet serait un gigantesque fisco financier et un gouffre pour les finances publiques dont l’utilisation devrait être réservée aux besoins réels.
6/ Des solutions alternatives existent pour réduire ou supprimer le survol de Nantes par les avions arrivant à l’aéroport actuel Nantes-Altlantique : nouvelle procédure d’approche en descente continue sécurisant le survol de Nantes lors des atterrissages ; favoriser le train en dessous de 1000km ; répartir les vols vacances sur des aéroports en réseau comme cela existe à Paris, Aix-Marseille ...(nombreux aéroports dans la région ouest) ; si besoin, réorienter la piste actuelle afin d’éviter complétement Nantes (projet détaillé de Solidarité Ecologie)
Plus le temps passe, plus les opposants au projet sont nombreux :
1970 : Création de l’ADECA, Association de Défense des Exploitants Concernés par l’Aéroport.
2000 : Création de l’ACIPA, Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Depuis, la démocratie et l’expertise citoyennes se sont développées, l’opposition au projet se renforce et est de plus en plus visible :
2001 : première manifestation à Nantes
2002-2003 : présence très importante lors du débat public
Opération Citoyen Vigilants : depuis octobre 2002, chaque jour en permanence 2 personnes sont présentes devant le Conseil Général pour dénoncer le gaspillage d’argent public et de terres agricoles
2004 : création de la coordination des opposants, qui compte actuellement 32 associations et mouvements politiques, dont Attac 44 et Attac 56.
2005 : premier blocage des forages
2006 : fresque humaine (voir photo plus haut)
2007 : 80 tracteurs contre l’enquête publique
2008 : manifestation suite à la déclaration d’utilité publique (DUP) ; premier festival Le Plancher des Vaches
2009 : Constitution du Collectif d’élus doutant de la pertinence du projet d’aéroport à Notre-Dame-des Landes : il réunit déjà plus de 550 personnes.
Opposition continuelle aux sondages géotechniques ; Semaine de la Résistance, une formidable aventure humaine et politique qui incluait le premier Camp Action Climat en France
2010 : Régionale Tracto-Vélo en vue des élections régionales ; 10ème pique-nique des opposants ; 3ème édition du festival ; collectif de pilotes de ligne en cours de constitition...
Du 1er au 6 mars 2010, un tour régional en tracteurs et en vélos partant de Notre-Dame-des Landes a silloné la région pour s’achever par une manifestation de 4000 personnes à Nantes avec 80 tracteurs, plusieurs centaines de cyclistes, des centaines d’élus locaux, les maires et adjoints étant ceints de leur écharpe tricolore... Chaque étape journalière de 75km a été l’occasion d’organiser une réunion d’information avec diaporama suivie d’une animation musicale.
Paroles de la chanson chantée lors de la manifestation.
Le 1er avril 2010 : Publication d’un communiqué étonnant. "Séisme aéroportuaire : Jean Marc Ayrault dit Non à l’aéroport de Notre Dame des Landes". A voir ici.
2011 : grand rassemblement national de résistance les 8, 9 et 10 juillet. Des milliers de personnes se sont rassemblées sur les terres convoitées par le projet d’aéroport à Notre-Dame-Des-Landes. Une fresque humaine géante a de nouveau été réalisée. Le succès du rassemblement a permis faire pression sur les élus et futurs candidats présents étant donné le contexte de pré-campagne pour les élections présidentes de 2012.
Le 26 octobre 2011 : Rendu public à Nantes du contre rapport au projet
d’aéroport nddl, étudiant des solutions alternatives (ce qui a toujours
été refusé par le Conseil Régional)
Rapport financé par le "collectif des élus qui doutent du projet
d’aéroport" (le CeDPa), réalisé par un cabinet international
indépendant, Le CE Deflt.
Non seulement les arguments de l’ACIPA, la Coordination... sont plus que largement validés, mais encore il établit de manière irréfutable que
les documents et données présentés pour l’enquête d’utilité publique en
2006 ont été bidonnés...
Donc la perspective est maintenant de faire déclarer caduque l’enquête
d’utilité publique, et d’exiger la remise à plat de tout le dossier.
C’est plus que jamais le moment de s’accrocher et de soutenir l’arrivée de la caravane de la tracto-vélo samedi 12 novembre 2011 à 10h30 Porte d’Orléans à Paris.
Plus de renseignements sur la tracto-vélo au 06 33 01 63 98
http://tractovelo-ndl-2011.blogspot.com
Pour en savoir plus :
* Secrétariat de la coordination des opposants au projet assurée par l’ACIPA : BP 5, 44130 Notre-Dame-des-Landes. Tél : 06 71 00 73 69 Site : http://acipa.free.fr Email : acipa.info@free.fr
Dans "Tout ce qu’il faut savoir sur", se trouve une quinzaine de dossiers sur le sujet. L’un d’entre eux relate le contexte historique du développement du transport aérien puis celui du projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
* Collectif d’Elus Doutant de la Pertinence de l’Aéroport de Notre-Dame-des Landes : http://aeroportnddl.fr
On y trouve le lien avec un reportage de Radio Prune sur le sujet avec les arguments de personnes opposées ou favorables au projet : http://www.prun.net/societe/aeroport-notre-dames-des-landes/
* Solidarité Ecologie : une association locale ancienne. Un diaporama est disponible sur le site sur ce projet d’aéroport. Il détaille la possibilité de réorientation de la piste actuelle de Nantes-Atlantique : http://solidarites.ecologie.free.fr/
[Source pour la photo d’avion]