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Des idées pour agir

Faux reportage en direct de Copenhague

mercredi 17 février 2010 par Jean-Claude B (Attac Gers)

Un mimodrame facile réaliser puisqu’il n’y a qu’un orateur qui fait un reportage imaginaire sur la conférence de Copenhague, avec deux groupes qui font de la figuration : celui des chefs d’Etat en conférence et celui de écocitoyens qui interviennent dans la Conférence.

A Auch (32) nous avons repris l’idée des ballons noirs et nous l’avons complétée par un défilé cycliste en plus du défilé piétons porteurs de ballons noirs, des dépôts de banderoles sur des revendications locales (isolation des logements sociaux, place du vélo dans les villes du Gers, transports en commun, ferroutage, des services publics de proximité et par un mimodrame facile réaliser puisqu’il n’y a qu’un orateur qui fait un reportage imaginaire sur la conférence de Copenhague, avec deux groupes qui font de la figuration : celui des chefs d’Etat en conférence, toujours porteurs des ballons noirs et celui de écocitoyens qui interviennent dans la Conférence. En voici le texte :

Copenhague en direct

( sur les marches, d’un côté le chefs d’Etat, porteurs des ballons noirs, de l’autre quelques cyclistes (3 ou 4) ayant abandonné leurs vélos pour devenir « éco-citoyens)

Bonjour mes chers auditeurs, ici Catherine Dutronchet de Radio Auch 3000 qui va vous faire vivre en direct la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique. Tous les chefs d’Etats sont déjà entrés dans le bâtiment où j’ai réussi à me faufiler.

J’ai croisé à l’extérieur, quelques manifestants visiblement très soucieux des résultats de cette conférence, plutôt inquiets, très déterminés, mais peu nombreux.

Les négociations s’ouvrent et le Président américain prend la parole en premier. Il souligne l’importance de ces travaux et rentre tout de suite dans le vif du sujet. Selon lui, ce sont les pays qui polluent le plus qui doivent montrer l’exemple. Ses propos visent directement les chinois, effectivement devenus les premiers émetteurs de CO2 ;

(De nouveaux éco-citoyens rejoignent le groupe : mouvement des acteurs sur le terrain )

Le Président Chinois prend immédiatement la parole pour faire remarquer qu’il faut faire une différence entre les pays industrialisés de longue date puisque la teneur en CO2 de l’atmosphère a commencé à augmenter dès le début de l’industrialisation. Il argumente aussi que tous les peuples de la terre ont droit au développement et qu’il serait plus juste de prendre comme référence les tonnes de CO2 émises par habitant de chaque pays. Il fait remarquer que ses concitoyens émettent 5 fois moins de CO2 en moyenne que les américains.

(De nouveaux éco-citoyens rejoignent le groupe)

A cet instant de la négociation les Européens Français et Polonais semblent très préoccupés. Finalement le Français prend la parole (je n’entends pas très bien ce qu’il dit, mais il semblerait qu’il veuille trouver une conciliation…. Ah ! Ça y est j’entends mieux ! Oui il indique que l’Union Européenne est prête à baisser de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre.

(De nouveaux éco-citoyens rejoignent le groupe)

Mais…. Que se passe-t-il ? Les discussions s’arrêtent et j’aperçois un éco-citoyen qui a réussi à pénétrer dans l’enceinte des négociations. Il interpelle les chefs d’états et j’entends très distinctement ce qu’il dit : "Messieurs » dit-il « vous n’êtes pas à la hauteur ; c’est moins 40 % qu’il faut atteindre en 2020 si nous ne voulons pas que nos enfants et petits-enfants vivent des catastrophes effroyables avant la fin de ce siècle"

(De nouveaux éco-citoyens rejoignent le groupe)

Cet argument ne semble avoir aucun effet sur les chefs d’états, qui après un moment de surprise poursuivent leurs discussions. Ceci n’est pas pour m’étonner, un responsable politique me confiait il y a peu : "moi, ce qui m’intéresse, c’est ce qui va se passer dans les 5 ans qui viennent, après je ne serai plus éligible"

« bla bla bla bla »

Mais voici qu’un 2ème éco-citoyen a réussi à rejoindre son camarade. Il interrompt les discussions et s’adresse directement au Président des Etats Unis : "Monsieur le Président," dit-il, "vous n’avez pas oublié les dégâts de Katrina à la Nouvelle-Orléans. "Si vous ne faites rien, attendez-vous à ce que des cyclones encore plus forts viennent dévaster les côtes sud de votre pays". Le Président reste impassible.

Les 2 éco-citoyens sont expulsés de la salle par les forces de l’ordre et les négociations se poursuivent…

"bla bla bla bla"

Mais que ce passe-t-il, j’entends un brouhaha de plus en plus fort venant de l’extérieur. On tambourine sur les portes ; celles-ci volent en éclats et la salle est envahie par les éco-citoyens qui sont maintenant en nombre impressionnant. Les chefs d’état sont complètement déconcertés, la police est débordée.

Un éco-citoyen se détache du groupe et interpelle les négociateurs : il les menace d’occuper les lieux tant que ceux-ci ne seront pas arrivés à un accord acceptable. Devant cette situation, les chefs d’états ne peuvent pas cacher leur embarras.

A ce moment l’indien prend la parole "Messieurs", dit-il "ces citoyens ont raison, si nous ne prenons pas les mesures adéquates à temps, un certain nombre de pays voisins du nôtre seront complètement immergés et nous n’avons pas les moyens d’accueillir autant de réfugiés climatiques".

L’africain qui n’avait rien dit jusqu’alors fait remarquer que la responsabilité de son continent dans le réchauffement climatique est tout à fait négligeable, mais que par contre il subit les effets des gaz émis depuis 2 siècles par les pays occidentaux. La désertification avance, le lac Tchad est devenu un marigot. Il dit que les africains, comme les chinois ont droit au développement, mais qu’ils ne pourront pas le faire sans polluer si la communauté internationale ne les aide pas.

Le Président américain prend la parole et demande aux éco-citoyens de se retirer en s’engageant à ce que des résultats positifs sortent de la conférence. C’est au tour des éco-citoyens d’être surpris. Ils se concertent et, je me glisse parmi eux pour savoir ce qu’ils disent.

" bla bla bla bla"

Il semblerait que deux tendances se dégagent : une tendance dure qui ne veut pas quitter les lieux, et une autre qui parie sur l’engagement du Président de la première puissance mondiale. Ces derniers argumentent qu’un chef d’état ne peut pas perdre la face vis à vis de ses électeurs et que s’il sort effectivement un bon accord de la conférence, chacun pourra rentrer dans son pays en sauveur du monde.

Finalement cette tendance semble l’emporter puisque je vois les éco-citoyens quitter lentement la salle. Les négociations se poursuivent

"bla bla bla bla"

Puis chacun se serre la main, crève les ballons noirs en trop, sauf un qui est donné à l’africain.

Bonsoir mes Chers Auditeurs, la conférence s’est bien terminée et grâce à Radio Auch 3000 vous serez les seuls au monde à savoir que le bon accord de Copenhague est due à l’action des seuls éco-citoyens ; partout ailleurs on en attribuera le mérite à son Président.

Texte envoyé par Jean-Claude Bauduret

Pour en savoir plus :

- L’article sur l’action Ballons noirs : http://www.spirale.attac.org/content/action-ballons-noirs


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