"Climat d’urgence" est une "conférence gesticulée" expliquant simplement et avec humour les mécanismes du dérèglement climatique ainsi que les enjeux de Copenhague.
Texte : Mathieu Doray
Décors : Nicolas Doray
Personnage
Scientifique qui vient faire une conférence sur le climat.
Décor
Un pupitre noir. Un « scientifique » en costume sombre entre et prend place derrière le pupitre.
Intro
Bonjour, mon nom est Mathieu Doray, je suis postdoctorant au French Research Institute of Marine Excellence. Je suis venu ici ce soir pour vous parler d’un grave problème qui préoccupe beaucoup en ce moment la communauté scientifique dont je fais partie... Il s’agit d’un problème qui menace même le développement durable et la biodiversité de notre planète : le dérèglement climatique.
Je tiens à préciser que je ne suis pas climatologue. Pour tout vous dire, je m’occupe plutôt habituellement de compter les poissons dans la mer... (il glousse) Heureusement, je suis ingénieur. Ce qui signifie que je n’ai pas de connaissances précises sur les sujets que j’aborde, mais que je peux me documenter très vite dessus et vous en parler avec un air très convaincant (c’est, après tout, l’essentiel).
Il regarde autour de lui et boit une gorgée de la bouteille ... qu’il recrache immédiatement.
Pouah ! Cette eau a un goût affreux ! J’ai attrapé cette bouteille qui croupissait au soleil dans ma voiture et ben ... c’est dégueulasse...
Il regarde la bouteille et pousse un cri
Ha !! et en plus elle est vivante !! Si j’vous assure, y’a des trucs dedans ! Vous voyez pas ? C’est vert !
Il sort une lampe de poche de son sac et éclaire la bouteille, le public découvre une interface verte entre l’eau et l’air (de la menthe).
Y’a des trucs qui ont poussé dedans !!
Il recrache maladroitement, rapidement au début, puis de plus en plus lentement.
Ca me fait penser à un truc... par rapport à ce que je devais vous raconter ce soir... Mais oui ! C’est ça, c’est exactement ça !!
Il arpente la scène en pointant sa lampe sur la bouteille.
C’est ça l’idée ! … Cette chose verte dégoûtante avec laquelle je me suis intoxiqué, c’est nous, c’est les brins d’herbe, les fleurs, les papillons, les ornithorynques, les orignaux, les animaux, les plantes, nous quoi ! La vie !
Il se tourne vers le public.
Attendez, ne partez pas, je suis pas fou ! je vais vous expliquer...
Il éteint sa lampe et brandit la bouteille.
Imaginez que ceci est la Terre : il y a de l’air de l’eau et tiens... il y a même de la terre au fond de la bouteille... pouah... La Terre est perdue dans le cosmos... Heureusement, il y a le soleil. Il allume la lampe de poche et la braque sur la bouteille. Le soleil envoie (presque) toute l’énergie qui met en mouvement toutes les choses sur Terre : les nuages, le vent, la pluie, les courants marins, la vie, tout... Cette énergie arrive essentiellement sous forme de lumière visible, qui va chauffer la surface de la terre. Et comme tout corps chaud, la Terre va émettre en retour des rayons infra-rouges.
Attendez ! ne partez pas ! C’est pas sorcier ! Imaginez que ce spectacle soit une méga-production US … A ce moment là du show, on éteindrait les lumières, vous auriez tous des lunettes à infrarouge (oui, comme dans les films) et vous pourriez constater que chacun dans la pièce est en train d’émettre ce qu’on appelle des rayonnements infrarouges (oui c’est ce qui permet aux gentils de détecter les méchants dans les scènes de nuit des films). Bon, comme on avait pas le budget pour les lunettes, vous pouvez : soit me croire sur parole, soit palper votre voisin/voisine pour constater qu’il/elle est bien chaude... ça a du bon les petits budgets aussi hein ?
Bon alors revenons à nos infrarouges... Oui, donc le soleil chauffe la Terre qui ré-émet donc des infrarouges dans l’espace... Si rien d’autre ne se passait, le bilan de chaleur de la Terre serait assez mauvais : la température moyenne serait de -18°C. La Terre serait sacrément mal isolée si vous voulez... Et il est peu probable que la vie se soit développée dessus...
Heureusement ! Il y a les gaz à effet de serre !
Attendez ! ne partez pas, n’appelez pas l’HP ! Il est fou lui ! Heureusement il y a les GES ! Et puis quoi encore ! On entend parler partout qu’il faut plus en émettre, qu’on peut plus prendre l’avion, la voiture que les vaches ne doivent plus péter et tout et tout... Mais pourtant oui ! Laissez moi vous expliquer : les GES, c’est comme cette bouteille. Vous avez tous laissé une bouteille en plastique (en verre ça marche aussi) au soleil ? Vous avez bien vu que ça chauffe dedans ? Hé ben ça c’est l’effet de serre : le plastique (ou le verre) laisse passer la lumière visible, qui chauffe l’eau, qui émet des IR, mais ces IR ne peuvent pas passer à travers... Ils sont piégés dans la bouteille et réchauffent encore plus l’intérieur...
Hé ben c’est exactement ce qui se passe dans l’atmosphère de la Terre, sauf qu’on a pas installé des bâches plastiques ou des panneaux de verre autour de la planète, il a suffi de quelques gaz qui ont les mêmes propriétés que le plastique ou le verre : ils laissent passer la lumière visible et retiennent les IR...
Et grâce à eux, la température à la surface de la Terre est de +15°C, au lieu de -18°C, ce qui a permis à la vie de se développer, comme dans ma bouteille à moi...
Bon, en fait, la Terre, elle est pas exactement comme une bouteille fermée... Non... elle est plutôt comme une bouteille sans bouchon... Il retire le bouchon de la bouteille. Parce que les IR ils sont pas complètement piégés dedans, ils ont encore des portes de sortie pour s’évader dans l’espace...
Heureusement pour nous... Parce que, par exemple, prenez Vénus, notre voisine, hé ben elle est vraiment chaude ! Mais quand je dis chaude, vraiment super chaude hein ! +460°C la température moyenne de la Vénus ! Et vous savez pourquoi ? Parce que son atmosphère est constituée de 95% de dioxyde de carbone.
CO2, vous avez entendu parler ? Le grand méchant GES ! C’est comme si je fermais la bouteille avec un couvercle de GES, comme ça Il met un couvercle de plastique sur le verre : la température augmente... Heureusement sur Terre, la concentration de CO2 est environ 2000 fois moins élevée que sur Venus (0.04%)...
Mais bon, je suis sensé vous faire une « conférence scientifique », pas vous parler de bouteilles en plastiques en buvant de l’eau moisie...
Mais en même temps … ça me fait vraiment flipper ces histoires de réchauffement climatique et autres GES, alors je vous ai préparé un truc plus sobre, plus économe en énergie qu’une belle présentation Powerpoint, sur un bel ordinateur, avec un beau vidéoprojecteur, tous les deux branchés sur une belle centrale nucléaire... Powerpoint, « point puissant » in french in ze text... Vous connaissez ? C’est beau non ? Hé ben moi j’ai inventé un nouveau concept, c’est le « carton puissant » !! Je vais vous montrer... Il encastre la première diapo dans le pupitre.
Diapo 1 : gaz à effet de serre
Revenons à nos GES... Alors qui sont-ils ? Quel est le principal GES ? Hé non... C’était la question piège (nous, scientifiques, aimons bien les questions pièges...). Non, le principal gaz à effet de serre est aussi un des principaux ingrédients du pastis, il s’agit de l’eau ! (responsable d’en gros la moitié de l’effet de serre : +15°C) ! Il accroche le premier cercle noir sur le tableau. Mais l’eau ne s’accumulant pas dans l’atmosphère (quand il y en a trop, il pleut), ce n’est pas trop un problème (et de toute façon on n’y peut rien...).
Bon, le deuxième gaz responsable de l’effet de serre le plus important ? Allez, faîtes vous plaisir... (en aparte : le scientifique aime bien flatter son public aussi...). Oui ! Le CO2 ! Voilà : +12°C... Il accroche le second. Alors lui c’est un gros problème hein parce qu’il reste longtemps dans l’atmosphère le bougre, c’est un dur à cuire, un centenaire ! Cent ans avant de se dégrader ! ... Les émissions humaines proviennent essentiellement de la combustion de carburants fossiles (pétrole, gaz, charbon...) dans nos voitures, avions, usines, chaudières etc...
Ensuite, on trouve le méthane, ou grisou, ou gaz naturel. Il se dégrade assez vite dans l’atmosphère, en une dizaine d’années dans les conditions actuelles. Il est plus gros que la vapeur d’eau et le CO2 car il a un pouvoir de réchauffement global (PRG) plus important.
Ho ! Il est fou lui ! Nous parler comme ça ! Pouvoir de réchauffement global ! C’est quoi ce machin ? Que vous vous dîtes...
En fait c’est simple le PRG : les différents gaz que je vous ai présenté n’ont pas le même « pouvoir d’effet de serre ». La référence, c’est le CO2 qui est représentée à l’échelle par le petit point noir là. Il est tout petit car il a un PRG beaucoup plus petit que celui du méthane. 1Kg de méthane est en effet responsable de 80 fois plus d’effet de serre qu’1 kg de CO2 si l’on calcule sur 20 ans.
Le gros méthane se forme quand de la matière organique se dégrade en l’absence d’oxygène. Ça se produit dans la nature depuis la nuit des temps, notamment dans les marais, qui sont les principaux émetteurs naturels de méthane.
Mais l’homme a, une nouvelle fois récemment fait pire, et émet maintenant deux fois plus de méthane que les marais. Ce méthane supplémentaire libéré dans l’atmosphère provient essentiellement des fuites lors de l’extraction des combustibles fossiles, des rizières et des ruminants, à peu près 30% du total chacun.
C’est le fameux « pet des vaches », qui n’est pas techniquement un « pet », mais plutôt un rot. Vous savez, quand les vaches font comme ça (mastication bovidéenne) en regardant passer les TGV, hé ben elles ruminent... Non pas qu’elles soient vexées ou en train de préparer un mauvais coup, non... Quand elles ruminent, hé ben, (et c’est la partie un peu dégueu du « show »), en fait, elles se vomissent de l’herbe à moitié décomposée de leur estomac dans la bouche, pour la remastiquer, la re-mélanger avec de la salive et la ré-avaler... C’est dégueu hein ? Mais c’est comme ça qu’elles arrivent à nourrir leur 500 kg avec … de l’herbe... Le problème c’est que l’herbe se décompose en absence d’oxygène dans leur estomac et que ça produit du méthane, méthane qui est relargué dans l’atmosphère à chaque fois que les vaches se vomissent dans la bouche …
Il y a aussi nos déchets organiques qui se décomposent sous les monceaux d’ordure des décharges à ciel ouvert et émettent aussi environ 20% du total de méthane.
Enfin, du méthane est également émis par les sols terrestres et marins, en quantités assez faibles jusqu’à présent, mais ça pourrait changer assez rapidement...
Pourquoi ? À cause du réchauffement de l’Arctique engendré par les activités humaines, qui entraîne la fonte des sols gelés (sur terre et en mer) et dans ces sols gelés, hé ben il y a du méthane... Version gros titres : la fonte du permafrost.
Et moi personnellement la fonte du permafrost et des dégagements de méthane en Arctique me font très peur car personne ne peut dire ce qui peut arriver si des quantités de plus en plus importantes de ce gaz à effet de serre très puissant sont relâchées à l’avenir.
Pour l’instant le méthane ne représente que 2% de l’effet de serre : comme ça : Il sort un ballon de baudruche blanc qu’il gonfle progressivement. Mais on n’est pas à l’abri d’un effet boule de neige, d’un emballement de la machine climatique si le méthane gelé de l’arctique part en fumée... Il sort un ballon de baudruche blanc qu’il gonfle progressivement.
Ensuite on a un gaz au nom barbare : le protoxyde d’azote... Ce gaz est en fait bien connu : il s’agit du gaz hilarant (utilisé aussi dans les rave parties...). Mais je sens que vous allez moins rire quand vous saurez qu’il a une durée de vie de 120 ans dans l’atmosphère et qu’il produit 300 fois plus d’effet de serre que le CO2 à 20 ans ...
Il est produit naturellement par des bactéries qui dégradent les nitrates, essentiellement dans les forêts tropicales. Et c’est le problème, car quand l’homme déverse des engrais qui contiennent de l’azote dans les champs, il stimule ces petites bactéries qui émettent à qui mieux mieux du protoxyde d’azote dans l’air... Et c’est le principal apport de N2O d’origine humaine (50%).
Du N2O est également émis par les déjections humaines et animales et par la combustion d’hydrocarbures.
Bon, il reste quoi ? Ha ! les halocarbures... Alors que tous les autres étaient des gaz naturels, ceux-là sont de pures créations humaines... Utilisés comme gaz réfrigérants dans les clims de vos voitures ou maisons, ils sont encore extrêmement minoritaires dans l’atmosphère. Le problème est qu’ils ont une durée de vie dans l’atmosphère extrêmement longue (jusqu’à 10 000 ans) et des PRG énormes : plusieurs milliers de fois celui du CO2...
Diapo 2 : tableau magique
Bon, mais comment évoluent les GES dans l’atmosphère au final ? Alors là pour ça, attention, on faire appel au module « dessin magique » du carton puissant !
Il sort un carton avec un morceau d’ardoise magique collé dessus et deux feutres (rouge et bleu). Il trace une courbe bleue : l’évolution de la concentration en CO2. Elle est plate au début, puis augmente très brutalement... De même avec une courbe rouge : la température.
Bon, voilà ce qu’on peut trouver comme chiffres chez les scientifiques... c’est parlant hein ? Même assez flippant... Mais c’est du à quoi alors ? C’est pas naturel ? Alors oui, c’est vrai, les concentrations de GES et le climat varient naturellement sur Terre. Il fait tourner la bouteille autour de la lampe. La bouteille elle est un peu bancale, elle oscille, elle se rapproche et s’éloigne un peu du soleil, qui lui même est plus ou moins en forme aussi... ça crée même des glaciations... Et des périodes interglaciaires où la Terre est plutôt tropicale et où se forment le pétrole, le gaz et le charbon...
Mais si on regarde quand est ce que la « crosse de hockey » a commencé... Je vous le donne en mille : quand les hommes ont inventé la chaudière à charbon...Celle-ci a du coup complètement démodé la tradition millénaire de l’esclavage, en fournissant une énergie extrêmement puissante à un coût ridiculement faible...
Tous ces milliards de petits organismes de plancton et de végétaux qui s’étaient transformés en pétrole et autres hydrocarbures, en étant compressés dans le sol comme ça.... on a commencé à les brûler. Et à renvoyer le carbone qu’ils contenaient dans l’atmosphère. Car ils représentaient une source d’énergie phénoménale...
Diapo 3 : drogué aux hydrocarbures
A tel point qu’aujourd’hui, le français moyen dépense chaque jour en moyenne une quantité d’énergie égale au travail de 200 hommes. Vous imaginez ? Vous tous dans la salle, vous ne suffiriez même pas à satisfaire tous mes caprices énergétiques d’une journée... A me traîner dans une charrette de Nantes à XXX en xxx heures, par exemple, de me chauffer (malgré tous vos IR), de pédaler pour alimenter mon ordinateur en courant...
Donc voilà hein, le constat est vite fait, on est tous plus ou moins des drogués... Des drogués énergétiques, des drogués à l’énergie puissante et bon marché des combustibles fossiles...
Enfin quand je dis nous, c’est nous, les riches des pays du Nord, les 25% d’Hommes qui nous partageons 85% des ressources de la planète... Parce que si on essaye de peser les humains en fonction de leur poids en GES, on a des surprises...
Il sort une diapo avec une grande balance au milieu. A chaque comparaison, il sort une silhouette de personnage avec son poids en équivalent CO2 inscrit dessus et l’accroche sur la balance.
Alors, les émissions de gaz à effet de serre annuelles d’un français en 2005 c’est environ 9 tonnes d’équivalent CO2... Si on compare ça avec celles … d’un étasunien. Je vous laisse juger : c’est éloquent... On est battu à plates coutures ! Un étasunien moyen émet plus de 2 fois plus de GES qu’un gaulois moyen... Alors qu’il a un niveau de vie sensiblement équivalent... De même, un européen riche (des 15) moyen émet encore 1.5 fois plus de gaz à effet de serre que nous...
Par contre on est meilleur que les chinois, dont on dit beaucoup de mal en ce moment, mais qui émettent 1.5 fois moins de GES que nous...
Et alors on enfonce complètement les indiens qui n’émettent que 2 tonnes d’eq. CO2 par an... 2 tonnes, c’est amusant car c’est justement ce que chaque humain devrait émettre par an pour assurer un futur climatique vivable à nos enfants et petits enfants... Donc les indiens sont pour l’instant dans les clous...
Et les haitiens qui n’émettent que 200 kg de GES par an par tête de pipe pourraient émettre 10 fois plus de GES... Alors qu’un étasunien émet déjà 10 fois plus que ce quota mondial durable d’émissions de GES...
Diapo 4 : GES/usages
Mais alors pourquoi ? Pourquoi émettons nous autant de ces satanés GES ? Est ce qu’on peut vraiment pas s’en passer ?
Alors en France, le premier émetteur de gaz à effet de serre, c’est … les transports (30% + 20% depuis 1990), en augmentation rapide. C’est en gros le pétrole que nous brûlons dans nos précieuses bagnoles, camions et autres avions... Il sort à chaque fois une silhouette en carton et la colle sur la diapo, composant bientôt un paysage.
Ensuite vient … le bâtiment (25%, + 5% depuis 1990) : essentiellement du gaz et du pétrole brûlés pour nous chauffer et chauffer de l’eau pour nous laver...
Puis l’énergie fossile utilisée par l’industrie (23% -22% depuis 1990), en forte baisse, car là ce sont les actionnaires qui décident : il faut réduire les coûts à tout prix !
Enfin vient l’agriculture, avec nos fameuses éructations ruminantes et autres engrais chimiques (20%, -9% depuis 1990) et les déchets (3% - 9% depuis 90).
Pour schématiser, nous les individus des pays du Nord, sommes responsables dans nos pays d’un tiers des émissions, l’industrie d’un autre tiers et l’agriculture du reste. Donc, contrairement au trou dans la couche d’ozone qui était un problème qui a pu (heureusement) être réglé au niveau international par les industriels, le problème climatique concerne tout le monde et remet en question en particulier nos modes de vie... C’est là où le bas blesse...
On a vu qu’en gros les deux tiers de nos émissions concernent la production de l’énergie à laquelle se shoote nos sociétés. D’où provient-elle exactement cette énergie miraculeuse ? Au niveau mondial, elle provient en gros à 80% des hydrocarbures, avec le pétrole qui arrive largement en tête (45%), suivis du charbon et du gaz (18%), ces trois là émettant évidemment des GES à foison., le charbon a même doublé le pétrole en termes d’émissions depuis 2006. Ensuite viennent les sources d’énergie non émettrices de GES, avec le bois (10%), les rivières, la géothermie et le nucléaire (très minoritaire : 2% au niveau mondial, 15% en France). Le solaire et l’éolien ne sont même pas visibles à cette échelle...
Diapo 5 : risques (à venir)
Bon mais alors qu’est ce qu’on risque ? Parce que c’est bien gentil de nous parler de tous ces trucs compliqués, mais on a toujours réussi à se tirer d’affaire jusqu’à présent et puis un peu de soleil en plus ça peut pas faire mal hein ? Hé bien si justement, ce satané dérèglement climatique risque de modifier profondément la Terre telle que nous la connaissons …
Si je n’étais pas persuadé de ça, je ne serais pas en train de faire le guignol devant vous ici ce soir : j’aurais un gros 4x4 comme tout le monde et je serais en vacances quelque part dans une île paradisiaque... Mais vu que la planète ne s’est jamais réchauffée aussi vite dans le passé climatique que nous connaissons, tout est possible ! Yes we can ! Le seul phénomène climatique qui provoque un changement de température moyenne aussi important que celui auquel on s’attend avec le réchauffement, c’est une glaciation. Mais la température elle change alors dans l’autre sens : -5°C et beaucoup plus lentement : en quelques milliers d’années. Et déjà la Terre n’a plus du tout le même aspect : le niveau de la mer a diminué de 100 m et des glaciers recouvrent toute l’Europe...
Alors imaginez, nous on va faire l’inverse mais beaucoup plus vite : on a peur de rien, on va faire +4°C en 200 ans...
L’enjeu ici c’est pas tellement la préservation de la nature : elle va très bien se débrouiller, comme elle a fait depuis 3 milliards d’années... L’enjeu c’est simplement la survie de notre espèce. Parce que finalement, malgré notre technologies, nos armes et tout et tout, on est quand même bien moins résistants que la première bactérie venue...
Alors l’humanité c’est lui... Il dévoile un homme en position de Léonard de Vinci sur une diapo carton. Et on va lui faire subir maintenant ce qu’on va subir un peu plus tard avec le réchauffement : y’a pas de raison... Il épingle chaque nouvelle calamité sur l’humanité.
Alors si on veut essayer d’anticiper un peu, un des gros enjeux du dérèglement climatique vont être les ressources en eau. L’eau va manquer aux basses latitudes, justement chez ceux qui sont déjà les plus pauvres, et continuer à être abondante chez nous (mais pas en Méditerranée où ça va sécher pas mal...). Les déserts vont s’étendre vers les pôles... (et aussi un peu les terres cultivables vers les pôles).
Mais tout ça va avoir des conséquences négatives sur l’agriculture et risque de remettre en question le besoin le plus essentiel de l’Homme : se nourrir... Les rendements agricoles vont diminuer dans les pays du Sud et paradoxalement augmenter un peu, au moins au début en Europe du Nord. Mais globalement, il va falloir se serrer la ceinture au niveau mondial et peut-être repenser deux trois trucs... Genre arrêter de manger des fraises en hiver, arrêter de faire parcourir des milliers de km à des crevettes pêchées là pour les faire décortiquer là-bas parce que c’est moins cher, diminuer sa consommation de viande...
Ensuite la nature va commencer à se rebiffer, et pas seulement dans les champs... Parce que jusqu’à présent elle est bien gentille, elle absorbe sans trop broncher tous les GES excédentaires qu’on balance dans l’atmosphère, mais on sait qu’il y a des limites. Car à partir d’un certain seuil de température, la nature rend son tablier, elle n’absorbe plus le CO2, elle est gavée ! Elle commence même à rejeter des GES, c’est l’indigestion totale ! Un bon exemple dont je vous ai déjà parlé : la fonte de l’arctique et les dégagements de méthane.
Et puis à force de faire fondre les glaciers, la mer va monter... Ce qui va provoquer de gros dégâts dans toutes les zones côtières et les grands deltas. Des îles du Pacifique sont déjà en train de disparaître...
Et les moustiques vont commencer à migrer, chassés par les déserts, ils vont s’inviter chez nous, avec tout leur cortège de maladies sympathiques : paludisme ...
Et le pire c’est que toutes ces calamités vont arriver quand les hydrocarbures vont commencer à devenir rares. Nos marges de manœuvre d’adaptation seront déjà beaucoup plus limitées ...
Et enfin, et je crois que ça va être une des menaces les plus graves à court terme, les Hommes vont commencer à se déchirer dans ce contexte difficile. Les réfugiés climatiques vont se masser aux frontières des pays du Nord et demander le remboursement de la dette climatique. Hé oui, car nous sommes responsables du problème du réchauffement par nos émissions historiques de GES, mais c’est eux, au Sud, qui en subissent les premiers les conséquences... Et ils vont bientôt venir en nombre et plutôt désespérés demander les intérêts de cette dette climatique ! Et on sait comment ça finit en général dans ces moments là : par une bonne guerre... si les Hommes ne parviennent pas à s’entendre sur les solutions au problème d’ici là...
Diapo 6 : tableau magique
Et alors, c’est foutu ? On ne peut plus rien faire à part brûler les derniers barils de pétrole avant son voisin ?
Mais non... je vous l’ai déjà dit, sinon je ne serais pas là, je serais dans les caraïbes à siroter un ti punch en attendant le déluge...
La première chose à faire est de réduire les émissions de GES maintenant et très rapidement, i.e. faire ce qu’on aurait déjà du faire depuis 10 ans... Pour illustrer ça, je vais de nouveau faire appel à la puissance du module dessin magique du carton puissant.
Voilà, c’est simple en fait... là c’est les années (il trace les abscisses) et là c’est les émissions de GES dans l’atmosphère (il trace les ordonnées).
Alors les scientifiques expriment ça dans une unité barbare : le ppmv (partie par million de volume). Si on continue comme ça, on va faire péter les compteurs et exploser les 1000 ppmv de CO2 dans l’atmosphère, ce qui donnerait une augmentation de la température moyenne de l’ordre de 8°C et la disparition certaine de l’espèce humaine avant 2100.
Si on veut réagir, il faut commencer par écouter les conseils des scientifiques du GIEC et réduire nos émissions de pays industrialisés d’au moins 40% en 2020 et de 90% en 2050. Comme ça. Il trace une autre ligne sur le tableau magique. Et même comme ça, on échappera pas à une augmentation de température moyenne de 2 à 4 °C.
Mais le problème c’est que, jusqu’à présent, les seules diminutions d’émissions de GES dans les pays industrialisés ont été observées pendant les périodes de récession économique (notamment dans les pays de l’Est), aussi appelée « croissance négative » par nos chers dirigeants ... Donc ça veut dire qu’il va falloir très vite choisir entre la sacro-sainte croissance économique et une solution réaliste à la crise climatique...
Diapo 7 : tableau magique
C’est bien joli tout ça, mais qu’est ce qu’on peut faire concrètement ? On peut pas lutter contre le climat quand même ?
Hé bien je pense que la première étape, est la plus douloureuse : c’est faire le bilan de ses propres émissions de GES et voir ce où l’on peut réduire immédiatement, à son niveau, sans sacrifices monstrueux...
Ha oui, vous vous dîtes, on le voit arriver avec ses gros sabots lui... Il va nous refaire le coup d’éteindre la lumière et changer les ampoules ! Il veut nous culpabiliser ! Alors que c’est pas nous les responsables, ce sont les méchants industriels et les politiques !
Hé bien c’est justement pour ça qu’il faut commencer par faire un bilan personnel : pour voir où l’on peut raisonnablement réduire à son niveau (en se remettant au vélo, en mangeant moins de viande, oui, en fermant les lumières, les appareils en veille...) et voir ce qui reste à faire... Et ce qui reste à faire, c’est aux politiques et aux industriels de régler ça aux niveaux supérieurs : isolation des maisons, développement des transports en commun, des énergies renouvelables, de l’agriculture paysanne et biologique... Mais c’est à nous de leur faire comprendre ce que nous voulons qu’ils fassent...
Après, il y a pas mal de monde qui a déjà réfléchi sur ce qu’on pourrait faire collectivement pour réduire notre consommation d’énergie et donc nos émissions de GES... Au niveau français il y a Négawatt.
Pas Mégawatt, comme mégaphone, mais Négawatt comme le nez au milieu de la figure tellement c’est évident qu’ils ont raison... En fait, il s’agit de professionnels de l’énergie qui disent qu’il y a des gisements de négawatt partout dans nos sociétés dîtes développées... N’ayez pas peur, ça ne mord pas un négawatt, c’est pas dangereux, c’est même plutôt utile. Ça correspond en fait à de l’énergie qui pourrait être économisée... Hé oui, « économie » ça a aussi ce sens là... Ce n’est pas seulement synonyme de croissance infinie et de gros gaspillage (genre une douche à 200 000 euros...).
L’idée des Négawatt c’est en premier lieu d’être sobre en énergie, i.e. d’éviter toutes les consommations inutiles, qui ne sont pas indispensable à notre qualité de vie (ex : manger des fraises en hiver, changer de portable tous les ans). Il oriente vers le bas la flèche vers la sobriété sur le diagramme Négawatt . Voilà, c’est la première étape dont on entend jamais parler : la sobriété.
Ensuite, il faut produire et utiliser au mieux toute l’énergie restante et nécessaire. C’est l’efficacité énergétique : faire que la moindre particule d’énergie soit produite et consommée de la façon la plus efficace possible (ex : les frigos à basse consommation). Il oriente vers le bas la flèche vers l’efficacité sur le diagramme Négawatt. L’efficacité...
Enfin, il faut réussir à terme à produire toute l’énergie nécessaire de façon renouvelable et donc durable, en combinant vent, soleil, biomasse et eau (cours d’eau et océans). Il oriente vers le bas la flèche vers les ENR sur le diagramme Négawatt. Les renouvelables...
Basé sur ces bons principes, ils ont mis au point un scénario de réduction de la consommation d’énergie et des émissions de GES pour la France, qui permet de les diviser par 4 en 2050. Ce scénario existe depuis 2003 et il n’utilise que des technologies qui fonctionnent déjà... Il ne manque que la volonté politique pour l’appliquer...
Et des scénarios similaires sont en train d’être mis au point par des citoyens comme vous et moi au niveau des régions françaises... Avis aux amateurs...
Diapo 8 : théatre de Copenhague
Reste le niveau supérieur, l’international, qui est actuellement la chasse gardée des multinationales, les seules à être réellement « mondialisées »...
Alors... vous n’êtes pas sans savoir que très bientôt va avoir lieu le sommet de Copenhague, où les états réunis par l’ONU doivent décider de solutions collectives pour limiter le dérèglement climatique...
Les nations vont jouer là bas une grande pièce de théâtre, ou de poker menteur, qu’elles répètent depuis de longs mois... Et les acteurs, metteurs en scène, techniciens, tout le monde semble d’accord pour dire que ça va plutôt être une tragédie qu’une comédie...
Mais peut-être que les acteurs vont rattraper ça, qu’ils vont brûler les planches... Voyons ce qu’il y a au casting : (il sort des marionnettes et commence le spectacle)
Arrive d’abord l’oncle Sam : Salut les petits gars ! C’est moi, l’oncle Sam ! Alors qu’est que j’apprends ? Vous voulez me casser ma barrack ? OK, je pollue pas mal mais maintenant autant que les chinois là-bas, alors il faudrait aussi leur demander de réduire leurs gaz !
Les chinois contre-attaquent. Honorable Sam, vous oubliez que vous êtes 4 fois moins nombreux que nous ! Pourquoi un étasunien aurait-il le droit de polluer 4 fois plus qu’un chinois ?
Oncle Sam. Mais parce qu’on est les plus gros, parce qu’on a la plus grosse armée et parce que notre mode de vie n’est pas négociable et qu’on est le pays de la liberté ! Et tant que notre sénat n’aura pas voté une loi chez nous, nous n’accepterons aucune contrainte de l’extérieur, et puis c’est comme ça !
L’Europe intervient. Calme toi Sam... Au chinois : honorable ami, vous comprenez bien que tout le monde doit faire des efforts maintenant... Allons mettons nous autour d’une table et réécrivons un petit traité entre amis, dans lequel tout le monde réduira ses émissions deGES de la même façon...
Chine. Pas question ! Vous, pays du Nord, émettez des gaz à effet de serre depuis un siècle alors que nous ne le faisons réellement que depuis 20 ans. Vous êtes responsable de 80% des émissions de GES historiques et vous voulez que nous ayions la même responsabilité que vous, il n’en est pas question ! Et en plus, 30% de nos émissions servent à fabriquer tous les produits pas chers made in China que vous consommez ! Nous acceptons de nous limiter, mais vous devez montrer l’exemple et accepter votre responsabilité.
L’Afrique intervient. Et d’ailleurs vous nous devez de l’argent ! Il faut que vous nous payiez votre dette écologique ! Promettez de verser de l’argent pour nous aider à nous adapter au dérèglement climatique ! Et qu’il soit pas géré par vos singes savants du FMI et la Banque Mondiale !
Oncle Sam : moi je promets rien, je suis américain ! God bless America !
Europe : allons, allons, amis, calmez vous... Nous européens, sommes exemplaires et promettons de réduire nos émissions de … 20% en 2020..
Afrique : quoi ! Mais les scientifique disent qu’il faut que vous réduisiez de 40% ! Et en plus avec votre marché du carbone, vos multinationales vont piller toutes les forêts tropicales et les terres agricoles du Sud !
Europe : ho ! my god ! Il y a des ONGs dans le centre de négociation ! Et des manifestants dehors !
Europe et USA : envoyez la police ! Yes ! Les chiens, les matraques, les lacrymos ! Good, good ! Arrêtez les !
Afrique : mais ils n’ont rien fait !
Europe et USA : ils sont potentiellement dangereux ! C’est suffisant, c’est légal ! C’est la démocratie... Et d’ailleurs tu as l’air louche toi aussi le basané : get out ! Security ! Bon, enfin seuls... On va pouvoir se faire notre petit accord entre amis. Mr Ching, Mr Gandhi, vous venez ?
Fin de la représentation... Vous voyez que ce n’est pas gagné... Alors qu’avec un peu de volonté politique à tous les niveaux, on pourrait agir dès maintenant et de façon très efficace.
Ho l’autre hé... Et comment ?
Avec ça (il sort un sac plastique), ça (il sort un bouchon) et ça (il sort un billet).
Le sac plastique, c’est tout simple, c’est pour limiter les émissions de méthane, essentiellement en couvrant les décharges de bâches pour récupérer le méthane des déchets (et l’utiliser comme énergie au lieu de le laisser s’évaporer) et pour limiter les fuites lors de l’extraction des hydrocarbures. On peut également récupérer le méthane issu de la décomposition des déjections des animaux d’élevage.
Et ça peut rapporter gros : réduire de 30% nos émissions de méthane en 2030 serait équivalent à réduire de 20% nos émissions de CO2 (et beaucoup moins coûteux et fournirait de l’énergie) : il y a beaucoup moins d’émissions de méthane que de CO2 mais le méthane génère 80 fois plus d’effet de serre à 20 ans, c’est presque le même résultat mais avec beaucoup moins d’efforts... Donc : à vos sacs plastiques !
Le bouchon, c’est pour les usines (il visse le bouchon sur la bouteille). 83% des émissions de CO2 industrielles européennes proviennent de 200 sites... C’est facile à surveiller ça 200 sites... Il suffirait de forcer ces entreprises, qui ont amassés des profits faramineux ces dernières années, à réduire leurs émissions de CO2, sans leur permettre de spéculer sur un marché du carbone.
Car actuellement, c’est ce que l’ONU propose : laisser le soin à un marché spéculatif de régler le problème du climat : on spécule sur des droits à émettre des GES ! On a vu ce que ça a donné avec les crédits immobiliers l’année dernière ! C’est ce qu’ils sont en train de nous préparer en ce moment : des subprimes carbone !
Donc ce qu’il faut c’est des quota d’émissions de GES pour l’industrie, non négociables, non échangeables, qui réduiraient d’année en année, pour la survie de l’humanité. Ça c’est déjà fait pour lutter contre les pluies acides en Europe et ça a très bien marché... Donc, les industriels, à vos bouchons !
Le billet, c’est ce que rapporterait une vraie taxe énergie-climat, sur les consommations d’énergie et les émissions de GES. Attention, je ne parle pas de la taxe carbone Sarkozy hein ! Je parle d’une taxe climat-énergie qui serait suffisamment élevée pour créer dès maintenant un début de pénurie d’énergie...
Houla ! Mais il est vraiment fou, que vous vous dîtes... Il veut nous priver d’énergie, usurpateur !
Mais non, regardez, avec la bâche plastique et le bouchon, on s’attaque aux 2/3 des émissions de GES : en gros celles des déchets, de l’agriculture et de l’industrie. Reste un tiers... Nous !
Alors le choix qu’on a maintenant c’est soit ne rien faire (ce qui est en train de se passer). On continue à émettre des GES plein pot et on attend bien gentiment que la production de pétrole commence à baisser et donc le prix à décoller (dans 2 ou 3 ans, pas plus, prévoient certains oiseaux de mauvaise augure)...
Et alors on aura tout gagné : on se retrouva dans un monde complètement inadapté à vivre sans pétrole, mais en en ayant de moins en moins et de plus en plus cher, plus tous les premiers effets vraiment gênants du dérèglement climatique... Bingo ! Connaissant la tendance des Hommes à se mettre sur la tronche dans les moments difficile, ça risque d’être joyeux...
Soit on décide de se restreindre dès maintenant, de créer une pénurie artificiellement en augmentant le prix de l’énergie et des rejets de GES. Avec une taxe qui s’appliquerait à tous. Comme ça, on s’oblige à commencer à s’adapter dès maintenant, tant qu’il nous reste encore de l’énergie et que la situation politique est encore gérable.
Et l’intérêt c’est qu’une taxe, ça rapporte de l’argent, qui peut être utilisé pour faire des choses intelligentes pour lutter contre le réchauffement. Comme aider les plus pauvres (au Nord comme au Sud) à s’adapter en leur reversant une partie des fonds. Ou relocaliser les activités, lancer un programme massif d’isolation de tous les logements, développer les transports en commun, développer les énergies renouvelables et favoriser l’agriculture paysanne et biologique.
Résultat, on vivrait dans un monde avec moins d’inégalités entre les hommes, avec des emplois plus nombreux et locaux, dans des maisons bien isolées qui ne nécessiteraient que très peu de chauffage. On se déplacerait essentiellement à pied, à vélo ou en transports en commun et on mangerait de bons produits, surtout végétaux, cultivés sans engrais ni pesticides. Et cerise sur le gâteau, on disposerait de sources d’énergie éternelles (enfin pour au moins 4 milliards d’années).
On est loin du retour à l’âge des cavernes non ? Cette société sobre et durable serait même limite plus vivable que la nôtre... Il ne tient qu’à nous de l’inventer...
Pour reprendre l’image d’un des conseillers climat du présidents des USA, on (l’humanité) est en train de rouler plein gaz dans une voiture avec de mauvais freins, en plein brouillard, mais en sachant très bien qu’il y a un précipice devant nous. Et actuellement personne ne veut prendre l’initiative de freiner le premier...
Alors que c’est pas une honte de freiner et ça peut même rendre le voyage plus agréable et vivable : ça permet de mieux admirer le paysage, de discuter avec les autres passages, ça consomme moins d’énergie et surtout ça permet d’anticiper les obstacles...
Allez, je bois à la santé des courageux qui ont déjà décidé et décideront de freiner... (il boit dans la bouteille du début)
Pouah !!! Saleté d’effet de serre !